14 mars :
Marcel Jullian nous a apporté son beau livre Gens de l’Air. Clio aime Marcel Jullian. Lorsqu’il parle de la joie de voler (surtout à fleur de terre), ses yeux brillent étrangement.
- Savez-vous, demanda Clio, pourquoi nous vous avons invité aujourd’hui ?
Clio a posé la question d’une mine qui nous annonce quelque piège.
- Non, mais vous allez me le dire.
- Il s’agit d’un anniversaire aéronautique. 1784 ! Mars 1784 ! Le 2 mars exactement, mais vous n’étiez pas à Paris à cette date…
Marcel Jullian cherche, lance les noms de Charles, de Robert, de Pilâtre de Rozier, du marquis d’Atlande. Puis, au moment d’abandonner, lance :
- Ce ne serait pas le vol du sieur Blanchard au Champ-de-Mars, avec sa machine volante composée d’un ballon avec gouvernail et ailes articulées ?
- C’est exact.
Blanchard (Clio et Jullian, l’un aidant l’autre, nous l’apprirent) fut le premier homme à concevoir une machine volante. En 1781 (deux années avant le premier vol de Pilâtre de Rozier et d’Arlande) Blanchard, Parisien entreprenant, reprend les idées de Léonard de Vinci et, à la campagne (c’est-à-dire à la Villette)
aidé par un prêtre (l’abbé de Viennay) se met à construire un vaisseau volant. Imaginez une barque avec son gouvernail de tissu et dont les voiles mobiles, tournant autour du mât, étaient disposées parallèlement à la nef. En somme, une manière d’hélicoptère dont les hélices seraient en toile.
- Songez, spécifia Marcel Jullian, que Blanchard n’avait pour faire mouvoir ses voilures d’autre force motrice que ses bras et ceux de son abbé.
- Et il réussit à s’envoler ?
- Les notes et mesures de l’abbé de Viennay le prouvent.
Deux ans plus tard, grâce à la découverte des frères Montgolfier, Blanchard put adapter un ballon à son appareil volant et le 2 mars 1784 (il y a aujourd’hui 240 ans) s’envola et parvint, à l’aide d’une hélice placée dans le plan vertical (et mue par la seule force des bras) à diriger un peu son engin.
Mais il aurait fallu un moteur pour créer un dirigeable. D’ailleurs Blanchard le disait lui-même (le prédisait serait plus juste) :
- « Je voudrais que l’on m’enferme dans une sorte de pompe à feu capable de faire tourner mon hélice. »
- En somme, conclut Marcel Jullian, il avait inventé à lui tout seul l’avion moderne à une époque où le moteur à vapeur, et naturellement le moteur à explosion n’étaient pas inventés.
A suivre...
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