Le palais (fin) :
Provenant sans doute de la résidence, cette tablette est l’un des rares exemplaires d’inscriptions en vieux perse sur tablette d’argile, les autres étant des sceaux cylindres fragmentaires, auxquels s’ajoutent les inscriptions sur briques et la tablette en vieux perse trouvée dans le mur de fortification de Persépolis. Après l’invocation à Ahura-Mazda et la titulature royale, plusieurs paragraphes soulignent le lien particulier entre le roi et Ahura-Mazda. Suit la liste des matériaux apportés pour la construction du palais. Chaque matériau est associé avec un pays de provenance, puis à un peuple qui l’a mis en œuvre à Suse, d’où le nom de "charte de fondation" que lui ont donné les historiens. La construction d’un grand monument faisant appel aux ressources et aux peuples de chaque partie du monde connu est un topo bien connu dans les inscriptions royales mésopotamiennes antérieures.
L'apadana :
Plan de la salle hypostyle obtenu par une série de tranchées par W.K. Loftus en 1850-52. Quatre seulement des bases de colonnes, celles du milieu des deux premières rangées vers le portique nord, portaient une inscription trilingue d’Artaxerxès II. L’objet de l’inscription est la restauration de "cet apadana". L’occurrence de ce terme vieux perse apadana dans ce bâtiment a entraîné l’emploi de ce mot par les savants modernes pour d’autres bâtiments pourvus d’une salle à colonnes de pierre (par exemple l’Apadana de Persépolis).
Sculpté dans un seul bloc, le double protomé de taureau qui couronnait chaque chapiteau de la salle centrale avait cependant deux éléments rapportés, les oreilles (à droite) et les cornes (en haut), fixées par une mortaise, peut-être scellée au plomb. Placé à 20 m de hauteur, chaque chapiteau a fait l'objet d'un travail soigné pour le rendu des yeux, du mufle et de la crinière y compris sur la partie supérieure qui était pourtant invisible depuis le sol.
Vue de la salle hypostyle depuis l'angle nord-est. Les bases de colonnes carrées sont en mauvais état et leur exposition à l'air depuis des décennies a aggravé l'état des vestiges taillés dans un calcaire gris, très sensible au gel. Sur les 36 bases carrées, aucune n'est complète. Plusieurs ont disparu, d'autres ne sont identifiées que par les blocs de pierre qui les supportaient en fondation. Quelques essais de remontage ont permis d'avoir la forme et le profil complet de ces bases à deux degrés, surmontées d'un tore. Elles mesurent 2,45 m de côté (2,35 m à l'Apadana de Persépolis) pour environ 1,24 m de hauteur pour les deux degrés ensemble, comme à Persépolis. Les tores sont rarement conservés. Le sol, sans doute carrelé de briques cuites, a totalement disparu.
Pour la plupart des bases de l’apadana, seul le degré inférieur de la plinthe est conservé. Pour certaines d'entre elles, la fondation, un peu plus large (2,70 m) que la plinthe (environ 2,45 m), est bien visible. Ce sont en général deux demi-cylindres accolés, tirés d'un bloc brut apporté de la carrière par roulage.
A suivre...
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