À la fin du premier millénaire, Maillezais est une île boisée où Guillaume d’Étoupe, duc d’Aquitaine et comte de Poitou, possède une résidence de chasse. Vers 970, lors d’une battue, un chevalier nommé Gaucelin poursuit un sanglier, qui se réfugie dans les ruines d’une chapelle. Emma, épouse de Guillaume Fier-à-Bras, fils du duc, y voit un signe de dieu et décide aussitôt d’y élever un monastère. C’est l’origine du bourg voisin de Saint-Pierre-le-Vieux.
Dans les années 980, Guillaume Fier-à-Bras ordonne la construction d’une première « forteresse très puissante, dotée de fossés, de machines et d’instruments de défense ».
Vers l’an mil, le fils d’Emma, Guillaume le Grand, confie l’île de Maillezais et la forteresse de son père au prieur Théodelin, qui rase les bâtiments militaires et transfère le monastère Saint-Pierre à l’emplacement de l’abbaye actuelle.
Dès sa nomination d’abbé, Théodelin cherche à obtenir de saintes reliques pour attirer les pèlerins. Après avoir tenté de subtiliser une dent de saint Jean-Baptiste à Angély, il obtient finalement du comte du Mans les restes de saint Rigomer. Déposé dans le bras sud de l’église, Rigomer devient très vite un objet de vénération lors d’immenses pèlerinages qui se multiplient durant toute la période médiévale.
En 1217, le seigneur de Chaillé, Pierre de Volvire, concède aux abbayes de Maillezais, Nieul-sur-l’Autize, Saint-Michel-en-l’Herm, L’Absie et Saint-Maixent, un vaste territoire qu’elles doivent mettre en valeur. L’aménagement du golfe des Pictons, l’actuel Marais Poitevin, débute aussitôt.
Grâce à leurs écluses et leurs canaux, les moines contrôlent l’accès et l’économie du marais, mais les utilisent également comme système défensif. Le canal de la Jeune Autize, qui passe au plus près de l’abbaye, alimente ainsi deux fossés, associés à la digue sud, qui encerclent presque totalement le domaine à la manière de douves.
A suivre...
Vos commentaires sont les bienvenus😃