Aujourd'hui, l'on va faire la connaissance d'une statue très spéciale. En effet, c'est la centième qui sera dressée dans la Vallée des Saints. Le saint représenté étant saint Piran, originaire de Cornouailles, l'idée est venue de faire sculpter la statue dans le pays où il vécut.
Le 14 mai dernier, la statue est arrivée à Paimpol d'où elle a entamé son périple breton qui la mènera jusqu'à la Vallée des Saints en passant par quelques événements comme le festival des Vieilles Charrues à Carhaix ou une étape du Tour de France. Si vous désirez le programme complet, suivez ce lien :
http://www.latraverseedesgeants.com/programme-pxl-26.html
J'ai donc décidé de vous faire revivre ce débarquement un peu délicat.
La statue a traversé la Manche sur un vieux gréement, la Nébuleuse. Le voici remontant le Trieux vers Paimpol.
Pour atteindre le port de Paimpol qui est toujours en eau, il est nécessaire de franchir une écluse. La Nébuleuse s'est donc pliée à la règle.
Une fois l'écluse franchie, il ne restait plus à la Nébuleuse qu'à venir s'amarrer au quai où une foule de curieux l'attendait.
La statue était arrimée sur le pont du bateau, couchée bien entendu pour résister aux mouvements de la mer.
Selon la légende, Saint Piran serait originaire d'Irlande. Les païens, peu désireux de se convertir, l'attachèrent à une meule en pierre, puis le précipitèrent depuis une falaise dans une mer déchaînée. Aussitôt, la mer se calma, si bien que Saint Piran flotta paisiblement jusqu'à une plage de Cornouailles près de Perranzabuloe. Ses premiers disciples auraient été un blaireau, un renard et un ours.
Afin de débarquer la statue, il fallait d'abord la sangler correctement pour qu'elle ne se casse pas dans la manœuvre.
Saint Piran s'établit comme ermite en Cornouailles. Son austérité et sa piété lui attirèrent rapidement la vénération des habitants des environs. Comme il était réputé faire des miracles, beaucoup de pèlerins vinrent solliciter son aide charitable.
L'une des grues du port utilisée pour soulever de lourdes charges effectua le transfert de la statue, du bateau à la remorque sur laquelle elle fera le tour de la Bretagne avant de gagner la Vallée des Saints.
La renommée de Saint Piran s'étendit au point que de plus en plus de monde vint le consulter. Il parvint à convaincre beaucoup de païens d'adopter la foi chrétienne. Parmi ces convertis, un grand nombre demeura près de lui, si bien qu'ensemble ils fondèrent l'abbaye de Lanpiran, dont Piran était l'abbé.
La statue fut déposée sur la remorque et soutenue par des cales pour la maintenir en place.
Saint Piran "redécouvrit" la fusion de l'étain (en Cornouailles, l'on fondait déjà l'étain bien avant que les Romains arrivent, mais la méthode avait été perdue). L'étain contenu dans sa pierre de foyer noire se mit à fondre et se répandit sur le dessus du bloc en formant le dessin d'une croix blanche. Voilà pourquoi son blason est une croix blanche sur fond noir.
A sa mort, Saint Piran fut inhumé avec les ossements de l'abbé Saint Martin, qu'il avait apportés d'Irlande.
Par la suite, les reste de Saint Piran furent exhumés et distribués comme reliques à différents établissements religieux. La cathédrale d'Exeter possédait l'un de ses bras, tandis que la vieille église de Perranzabuloe conservait sa tête et une partie de son corps que l'on promenait dans un corbillard les jours de fête.
Une fois bien calée sur sa remorque, la statue commença son périple, accompagnée par les spectateurs. Les plus courageux la suivirent jusqu'à Pontrieux, dont elle est repartie le lundi de la Pentecôte.
Un groupe de musiciens ouvrait la voie au cortège le long de la route.
A suivre...
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