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Aujourd'hui, nous allons visiter les vestiges d'une superbe abbaye située à Paimpol, dans les Côtes-d'Armor, l'abbaye de Beauport.

Vue générale

L'abbaye est bâtie en 1202 sur des terres données par le comte de Goëllo formant promontoire au-dessus de la mer. Elle appartient à l'ordre des Prémontrés, dont le chef-lieu est l'abbaye de Mondaye, près de Bayeux. La nouvelle abbaye est rattachée à l'abbaye de Lucerne, près d'Avranches.

Ici, l'on voit l'église à droite, l'hostellerie au milieu, et le réfectoire à gauche.

 

Le cloître

Comme dans la plupart des abbayes, au centre du domaine se trouve le cloître qui est fort abîmé. Son péristyle a disparu. Il n'est plus symbolisé que par le chemin qui court autour du jardin central.

Dès sa fondation, l'abbaye reçoit de nombreux dons, comme les églises de Bréhat et de Saint-Rion, les paroisses de Kérity, de Lannevez, ainsi que les reliques de Saint Maudez. S'y ajoutent les églises de Pordic, Etables, Plouvara, Plélo, Plouha, Yvias, Plouagat et ses dépendances, ainsi que 9 églises dans le diocèse de Lincoln en Angleterre. Mais les seigneurs n'offraient pas seulement des biens religieux. Dans l'interminable liste d'offrandes, l'on trouve également la foire de Paimpol.

 

Sur le côté du cloître qui longe l'église, l'on peut encore admirer quelques colonnes rescapées du péristyle. Elles subsistent entre les contreforts qui ont été rajoutés pour soutenir l'élévation de l'église en empiétant sur le cloître.

A partir de 1239, l'abbaye détient le droit de haute justice sur ses terres, ce qui fait de l'abbé un seigneur féodal. C'est également à cette époque que l'abbaye devient un établissement de crédit. Elle prête de l'argent, prend des hypothèques, achète des biens, gère ses droits et défend son patrimoine en allant jusqu'au procès si nécessaire. Les chanoines détiennent ainsi un contrôle spirituel sur les âmes, et un contrôle temporel sur leurs domaines.

 

Les lavabos

Dans le mur qui sépare le cloître de l'hostellerie sont creusées trois arcades qui protégeaient les lavabos où se lavaient les moines.

Durant la guerre de Cent Ans, l'abbé Guillaume de Pommerit, tout comme les seigneurs des environs, signa la commission des envoyés traitant de la libération de Charles de Blois, prisonnier des Anglais. Son successeur, lui, obtint du roi d'Angleterre des lettres confirmant que les possessions anglaises de l'abbaye ne seraient pas spoliées.

 

La salle capitulaire

Ouvrant sur le cloître, la salle capitulaire est demeurée presque intacte. Un nouveau sol a été posé au-dessus de l'original, si bien que l'on ne voit plus le banc en pierre courant tout le long du mur, sur lequel s'installaient les moines pour le chapitre tous les matins.

Pendant la guerre de succession de la Bretagne, les moines ne restent pas neutres. Ils prennent le parti de Jeanne de Penthièvre, épouse de Charles de Blois, qui est la descendante d'Alain de Goëllo, fondateur de l'abbaye. Aussi refusent-ils de reconnaître Jean IV de Montfort comme duc de Bretagne.

 

Comme dans la plupart des abbayes édifiées sur le sol français, la salle capitulaire de Beauport ne possédait pas de porte. Elle était ouverte sur le cloître, à la merci des intempéries.

En 1452, l'abbé Pierre Huet, qui était docteur en droit, reçut le privilège de porter mitre et crosse, comme un évêque, et de donner la bénédiction papale dans toutes les églises dépendant de l'abbaye. Son successeur, Jean le Bogot, obtint l'indépendance de l'abbaye vis-à-vis de sa maison-mère.

A suivre...

Vos commentaires sont les bienvenus :)

Tag(s) : #Promenades, #Monuments
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